La dysplasie coxo-fémorale ne s'exprime pas toujours cliniquement, et la gravité des symptômes observés ne correspond pas forcément au degré mesuré de DCF.
Chez le chiot de moins de 6 mois on observe généralement des troubles de la démarche et du comportement qui ne s'accompagne pas forcément de douleurs : difficulté à gravir les escaliers, difficulté ou réticence à se lever, refus de l'exercice physique.
A partir de 6 mois peut survenir une boîterie douloureuse liée à l'usure du cartilage de l'articulation et une invalidité progressive. Des luxations de la hanche peuvent être observées dans les cas les plus graves.
Elle est composée des éléments suivants :
Articulation coxofémorale
L'acétabulum (aussi appelé cotyle ou cavité cotyloïde) : c'est une cavité hémisphérique située sur l'os iliaque dans laquelle vient s'emboiter la tête fémorale.
La tête fémorale : il s'agit de l'extrémité supérieure arrondie du fémur, recouverte de cartilage, qui s'mboîte dans l'acétabulum.
Des moyens d'union passifs des deux éléments osseux précités :
la capsule articulaire : enveloppe fibreuse, à la fois dure et souple recouvrant l'articulation et ayant pour rôles de maintenir les surfaces articulaires en contact et de permettre au liquide synovial de baigner l'articulation.
des ligaments : ligaments antérieur et postérieur, ligaments inférieur et rond.
Des moyens d'union actifs : les muscles.
La DCF peut affecter les pièces osseuses et les moyens d'union passifs de l'articulation :
Acétabulum et tête fémorale : un ajustement imparfait ou insuffisant des surfaces osseuses (congruence imparfaite) occasionne une instabilité de l'articulation, des risques de luxation et des frottements des pièces osseuses conduisant à l'arthrose.
Capsule articulaire et ligaments : le maintien insuffisant des pièces osseuses favorise les luxations ou sub-luxations ainsi que les micro-traumatismes osseux et articulaires générateurs d'arthrose.
La laxité de la hanche peut être plus ou moins compensée par l'action des muscles et certains chiens musclés présenteront moins de signes cliniques qu'attendu. Malgré tout, il est des cas où l'articulation présente un tel degré de laxité qu'elle ne peut être stabilisée.
A gauche, premier cliché :Hanche non dysplasique : congruence parfaite, second cliché, Hanche dysplasique : acétabulum très évasé, sans cavité. La tête fémorale est sortie de l'articulation: il y a luxation de la hanche.
Actuellement les spécialistes s'accordent à considérer la DCF comme une pathologie d'origine génétique au mode de transmission complexe.
De manière schématique, il a toutefois été démontré que l'accouplement de sujets non dysplasiques engendre beaucoup moins de chiens dysplasiques que lorsque l'un et/ou l'autre des parents est porteur de l'affection.
L'expression de la DCF peut être aussi gouvernée par des facteurs acquis dont :
l'exercice : l'excès d'exercice chez un individu en phase de croissance est susceptible de favoriser l'expression clinique de la DCF. En revanche, l'exercice modéré peut tendre à réduire les signes cliniques par élevation de la masse et du tonus musculaire.
l'alimentation : il semblerait qu'une alimentation trop énergétique et/ou trop riche en calcium chez le chiot puisse conduire à une croissance accélérée, l'excès de poids par rapport au développement articulaire pouvant favoriser l'apparition d'une laxité articulaire.
Le diagnostic de la DCF s'opère par recherche d'une laxité coxo-fémorale au cours d'un examen clinique et par méthode radiographique.
L'examen clinique comprend une phase de palpation et d'appréciation du volume musculaire ainsi que la recherche d'une laxité lors de mouvements de flexion, d'extension et d'abduction (ex. recherche du signe d'Ortolani).
En cas de suspicion de DCF, l'examen radiographique s'impose. Cette méthode, également utilisée dans le dépistage systématique, consiste à radiographier selon un protocole rigoureux un chien préalablement anesthésié .
En l'absence actuelle de tests basés sur des marqueurs génétiques, le dépistage de la DCF ne peut s'opérer que par examen radiographique. L'observation de la démarche du sujet et l''examen clinique ne sont en effet pas suffisants car certains chiens atteints ne présentent aucun signe clinique.
L'examen radiographique s'opère chez des individus agés de 12 mois (18 mois pour les grandes races), les conditions d'examen étant parfaitement standardisées et l'interprétation des clichés réalisée par un lecteur officiel.
Au final, le degré de dysplasie est codifié comme suit :
A Absence de dysplasie
B Etat sensiblement normal
C Dysplasie légère
D Dysplasie moyenne
E Dysplasie grave
La décision de traitement repose sur la gravité des symptômes présentés par le chien, sachant qu'il n'existe pas de proportionalité stricte entre ceux-ci et le degré de dysplasie déterminé radiologiquement.
Le traitement vise d'une part à lutter contre la douleur articulaire et d'autre part à réduire le risque de luxation. Chez le chien adulte, le recours à une prothèse totale de hanche donne de bons résultats en permettant à l'articulation de recouvrer une bonne fonctionnalité.
Le CEB s'est engagé depuis des années dans une politique de réduction d'occurrence de la DCF chez l'épagneul breton.
A cet effet et dans le but d'aider les éleveurs et les acquéreurs potentiels, le CEB a adopté une grille de cotation des géniteurs prenant en compte leur degré de dysplasie. L'obtention de certains niveaux de cotation est subordonné à des exigences particulières en matière de dépistage de la DCF.
Club de l'Epagneul Breton - Fondé en 1907 - Affilié à la Société Centrale Canine (SCC)
Association reconnue d'utilité publique
Siège social : 3 chemin du Tuquet Blanc, 47300 PUJOLS.
Site déclaré à la CNIL sous le numéro 1162661.
© CEB 2006-2012